Qu’est-ce qu’une « Photographie éditée » ?

Différence entre une photographie non-éditée à gauche et éditée à droite

Voici un cours article sur le terme d’« édition photographique » tel que je l’entends.

Exemple sur 2 photographies du mariage de Laura & Nicolas au Château de Réveillon – Août 2016

 

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Photographie ÉDITÉE (ci-dessus)

Le mariage de Laura & Nicolas au Château de Réveillon - Août 2016
Photographie NON-ÉDITÉE

Je précise que c’est mon point de vue sur l’ « édition » car des abus de langages peuvent être faits et je ne souhaite pas me targuer de posséder la « vérité » non plus.

Photographies éditées ou non éditées

Je précise donc lors de mes contrats photographiques:

« Remise de photographies éditées ou non éditées »

Le travail d’édition est un fort poste de coût horaire.

La photographie numérique que tout le monde connait, c’est celle non-éditée qui sort tout de suite de l’appareil photo (la deuxième ci-dessus).
Elle possède en fait des couleurs souvent assez ternes, de mauvais contrastes (rapport de force de luminosités) et un cadrage soumis à l’oeil du photographe sur le moment.

La photographie éditée dont je vous parle ici, c’est celle qui a été ré-interprétée par le photographe en terme de cadrage/horizontalité, luminosité, contraste, couleur, etc… (la première ci-dessus).
Elle possède souvent un aspect plus « péchu », avec de meilleurs couleurs,une meilleur luminosité, de meilleurs contrastes, un meilleur cadrage…

A mon sens, une photographie bien éditée ne doit pas non plus paraitre surnaturelle, sauf si c’est l’effet souhaité.

Éditée n’est pas Retouchée ni Modifiée, mais peut être Traitée

La photographie « éditée » n’est donc pas une photographie « photoshopée » sur laquelle le photographe aura retiré les boutons que vous avez sur le nez ou allongé vos jambes et agrandi vos yeux. Ces travaux sont de vrais travaux de retouche numérique à effectuer sur un logiciel comme Photoshop (Adobe) ou Gimp (open source).

Le travail d’édition peut lui s’effectuer sur un logiciel plus léger tels qu’il en existe énormément comme sur votre téléphone portable par exemple (pour les fichiers JPEG). La plupart des photographes utilisent cependant Lightroom (Adobe) ou DxO. Il existe même des services d’édition en ligne. Seuls les logiciels professionnels permettent d’éditr des formats RAW.

On pourra aussi parlé d’avoir « traité » une photo, de la même manière qu’on a traité une demande. Cette appellation risque d’être utilisé pour une photo éditée ou retouchée…

« Le truc » des photographes…

Il faut aller un tout petit plus profond dans la technologie pour comprendre « le truc » de photographes.

En effet qu’est-ce qui fait la différence entre vous et un photographe professionnel à part la qualité du matériel, l’oeil, l’expérience du métier, la capacité à faire les bon choix etc…, et bien c’est aussi le fait qu’un photographe professionnel conserve des fichiers RAW de ses images là où n’importe qui ne conserve que des fichiers JPEG.

Seuls certains appareils photographiques proposent d’enregistrer les fichiers RAW. Ce ne sont pas des compacts, ni des téléphones portables, mais plutôt des Réflex, voire des Bridge.

Le RAW !

Le format RAW, dont l’extension est par exemple .CR2 chez Canon et .NEF chez NIKON, est un format d’image brute. RAW = Brut en anglais.

Ce format conserve toutes les données récupérées lors de l’exposition du capteur numérique à la scène photographiée. Il conserve notamment une valeur des couleurs plus « fidèle » de la réalité.

Pour valeur indicative, un fichier image pour une résolution de 5760 × 3840 pixels (soit 22Mp) a un poids informatique de 7 à 9Mo pour une image JPEG contre environ 30Mo pour un format raw.

JPEG 9Mo
RAW 30Mo

L’avantage du RAW

Le RAW a en fait 2 avantages:

  1. Il permet de ne pas compresser les informations de l’image (ce que fais le format jpeg)
  2. Il permet de ré-interpréter la valeur des couleurs sans perte de qualité

1. Le format de compression JPEG

Rapidement, le format JPEG est un peu le MP3 de l’image. Vous savez certainement qu’un fichier MP3 n’a pas la même qualité auditive qu’un CD qui n’a pas la haute qualité des enregistrements studio. Au détriment de la qualité, on a cependant des fichiers de taille/poids inférieur et plus facilement échangeables et stockables.

De la même manière le JPEG est le format compressé des images. Il propose de coder une information de manière un peu moins fidèle mais suffisamment acceptable à l’oeil. Par exemple, pour imager l’idée de compression, il va faire une assimilation entre 2 teintes de bleus très proches et les considérer comme une seule. On perd donc en qualité de définition picturale.

Lorsqu’un fichier est enregistré au format RAW, ces informations sont conservées, jusqu’à nouvelle compression en sortie du logiciel d’édition, mais avec des valeurs ré-interprétées.

2. La ré-interprétation des données image

Le résultat obtenu avec une image JPEG directement sortie de l’appareil a en fait entre temps été soumis à l’interprétation des données par un logiciel constructeur (Canon, Nikon, Olympus,…).

C’est à dire que ce logiciel récupère les données en sortie du capteur et dit:

« Bon alors là il y a trop de noir, là trop de lumière et à mon avis, ça c’est du blanc »

Mais en fait il n’en a pas une grande idée. S’il est plus ou moins fidèle, c’est grâce aux algorithme mis en place par le constructeur avec le temps. Celui-ci va donc varier d’un constructeur à l’autre te d’un modèle d’appareil photo à l’autre.

Lorsque le photographe conserve un fichier RAW puis en édite l’image dans un logiciel adapté,c’est son interprétation humaine, à l’oeil, qui lui permettra de dire:

« Bon alors là il y a trop de noir, là trop de lumière et à mon avis, ça c’est du blanc »

Et ça, c’est le résultat que vous voyez là haut.

Note:

Il est aussi possible de traiter en édition des images au format JPEG. Cependant l’image de départ a déjà perdu en information et l’image en sortie aura une moins bonne qualité du fait qu’on ait travaillé sur un format compressé.

Le temps de traitement

En d’autres termes, contrairement au millième de seconde qu’il aura fallu au logiciel pour traiter une photographie, la ré-interprétation des données d’une image par le photographe peut prendre de quelques minutes à plusieurs heures. En effet le résultat doit lui convenir, lui paraitre « beau », ou « refléter la réalité », ou encore mettre la « scène en valeur »…

C’est donc le temps mais aussi l’oeil aguerri et la capacité de discernement et de choix du photographe qui prime lors de l’édition et peut faire la différence.

Quant à la retouche photo, n’en parlons pas. Elle pourra prendre 10min pour enlever un bouton comme des heures et des heures, et des heures, ainsi qu’un investissement matériel et logiciel plus important.

En conclusion

Voilà une petite aide à la compréhension du métier de photographe et des termes mal connus.

Un « photographe professionnel qui se respecte » aura tendance à toujours shooter en RAW. Cela lui permettra de montrer de belles images et d’avoir un travail « pro ». Cependant cela demande énormément de temps devant son écran et beaucoup plus d’espace de stockage ainsi que des logiciels adaptés.

Personnellement, j’ai longtemps shooté en JPEG et on reconnaissait déjà mes images comme belles. De plus je shootais déjà beaucoup et ai pu stocker mes images sans gros investissement. Aujourd’hui j’ai du investir dans divers disques durs externes (aussi du fait des vidéos et des doubles-sauvegardes) qui me permettent de conserver des fichiers au format RAW.

Sortir une image éditée à partir d’un format RAW est plus satisfaisant et plus beau. Elle a une meilleure définition ressentie et permettra des tirages de meilleure qualité. Il est cependant parfois surprenant de voir après traitement que l’image JPEG de l’appareil était presque mieux (rarement;).

Je tache de conserver mes images souvenir en JPEG et de ne garder les formats RAW que pour des images que j’utiliserai potentiellement professionnellement. J’ai réalisé mes propres logiciels sous MAC OS pour ce traitement.

N’hésitez pas à me poser des questions ou à apporter de l’eau à mon moulin en commentaire.

A la prochaine,

Nicolas

 

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